SANS TITRE (2014)
Conçu et interprété par : Xavier Le Roy
Direction technique : Bruno Moinard
Réalisation des mannequins : Coco Petitpierre
Assistante répétition : Scarlet Yu
Organisation : Vincent Cavaroc et Fanny Herserant - Illusion & Macadam
Production : Le Kwatt
Coproduction : Théâtre de la Cité Internationale - Paris, PACT Zollverein - Essen, Festival d'Automne à Paris 2014, Kaaitheater - Bruxelles, Festival Theaterformen Hanovre
Le Kwatt est conventionné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Ile-de-France
Parfois, assis dans un fauteuil de théâtre, je regarde une représentation et je me dis : qu'elle étrange idée que ce dispositif où des personnes sont assises dans le noir pour en regarder d'autres qui agissent dans la lumière. Souvent cette pensée est suivie par un sentiment traduisant l’importance de ce moment rare qui rassemble des êtres humains pour constituer une communauté précieuse pour notre temps. J'ai alors l'impression de devoir réapprendre à être ensemble à partir de cette situation qui le permet. Mais en même temps leurs termes semblent insister sur la solitude de l’être pris au piège de l’individualisme. Les lignes de partages entre le public et les acteurs, la fiction et la réalité, les vérités et les croyances, la vie et la mort, l’objet et le sujet, l’oubli et le souvenir, semblent vouloir se répéter et confirmer les divisions. Les trois pièces de cette soirée essaient de les déplacer pour que la sensation d’être figé devienne une possibilité de bouger.
Dans ce but, pour chacune d’elles, un facteur nécessaire au fonctionnement des habitudes est soustrait pour produire trois situations dans lesquelles les échanges et relations habituelles de cette assemblée (spectateurs et acteurs) ne vont plus de soi et doivent ainsi être renégociées.
Chacune des pièces est animée par la perte, la disparition ou la mort d’un protagoniste essentiel. Les paroles et les actions sont alors motivées par la nécessité de recomposer avec les éléments restants plutôt que de chercher à remplacer ou retrouver ce qui manque. Les acteurs et le public sont alors engagés dans des deuils et dialogues dont les transformations cherchent à retourner la mélancolie, la perte ou la mort en forces motrices. Ces mouvements produisent des fictions où les amnésiques côtoient les cadavres produisant des situations étranges et inquiétantes.