3 SOLI = « Produit de Circonstances » + « Self Unfinished » + « Le Sacre du Printmps »
Cette soirée est l’occasion de faire l’expérience consécutive de ces 3 solos dont les formats pourraient laisser penser qu’ils n’ont pas été réalisés par la même personne tant leurs formes respectives diffèrent l’une de l’autre.
En utilisant le strict minimum, chacune de ces 3 pièces bouleverse nos a priori sur les possibilités de l'art chorégraphique à partir de trois formes théâtrales différentes : conférence, chorégraphie et concert. Les conventions spécifiques à ces formes sont utilisées pour leur potentiel particulier et questionnent nos habitudes et modes de perceptions. Par ce biais, elles invitent les spectateurs à revisiter et redistribuer les relations au visible, au dicible et à l’audible :
- le visible dans Self Unfinished, qui met sens dessus dessous nos perceptions et compréhension de la figure humaine,pour nous mettre en face d’inquiétantes étrangetés transformant un corps humain en une multitude d’êtres improbables.
- le dicible dans Produit de Circonstances, qui grâce à un récit autobiographique reconfigure les liens entre la production de savoir et les images du corps humain. Ce dernier étant dans ce cas proposé comme un lieu et une durée pour le trafic d’expériences sociales, politiques, biologiques, émotionnelles…
- l’audible dans Le sacre du Printemps. Partant d’un concert de cette œuvre clef dans l’histoire de la musique du vingtième siècle, cette pièce redistribue de façon inattendue les rôles des musiciens, chef d’orchestre et spectateurs, pour revisiter nos a priori sur ce que veut dire écouter, entendre et « spectater ».
Cette soirée unique est l’occasion de voir ou revoir des travaux qui témoignent que l’art chorégraphique est une discipline ouverte qui ne pose pas une barrière entre « ceux qui savent » et « ceux qui ne savent pas », entre les experts et les ignorants. Bien au contraire, ces travaux permettent de bousculer les rôles souvent injustement distribués et inamovibles. On sort de ces spectacles avec l’impression de pouvoir changer les choses.
Feran Mc Rope / Stuttgart, 17 janvier 2011