LE SACRE DU PRINTEMPS (2018)
Concept : Xavier Le Roy
Interprétation : Salka Ardal Rosengren, Eleanor Bauer ou Alexandre Achour, Scarlet Yu
Musique : Igor Stravinsky
Design sonore : Peter Boehm
Enregistrement : Berliner Philharmoniker conducted by Sir Simon Rattle
Management/Organisation : Vincent Cavaroc / Fanny Herserant
Production : Le Kwatt (F) and illusion & macadam (F)
Coproduction : La Biennale di Venezia
Remerciements : Centre National de la Danse - France
Le Kwatt est soutenu par Le Ministère de la Culture et de la Communication - France,en qualité de Compagnie à Rayonnement National et International
Cette pièce est une nouvelle version de la chorégraphie et du concept déve-loppés par Xavier Le Roy pour Le Sacre du Printemps en 2007. Celui ci, sans avoir aucune formation musicale, avait commencé par étudier la prestation d'un chef d'orchestre comme une chorégraphie en soi dans laquelle les gestes semblent à la fois produire et être produits par la musique. Cette intention brouille les relations entre cause et fonctions des mouvements et questionne :
Quel est le précédé et le précédant ? Le son, le mouvement, l'intention de bouger, les motricités du jeu? Quand joue-t-on et quand est-on joué par la motilité de cette musique ? Combien notre plaisir d'écouter de la mu-sique live convoque désir et attente de réactiver la machine synchronisante voir/entendre ? Si entendre fait partie d'une expérience incarnée, n'est-ce pas inévitablement une expérience viscérale du mouvement et du son ? Dans l'écoute, il y a autant de corps que de rôles et de perspectives : les mu-siciens, le chef d'orchestre, les spectateurs. Si entendre fait partie d'une expé-rience incarnée, n'est-ce pas inévitablement une expérience viscérale du mouvement et du son ?
Pour la Biennale de danza 2016, Xavier Le Roy avait été invité à présenter trois soli, pour une soirée constituée de : Produit de circonstances (1999), Self Unfinished (1998), Le sacre du printemps (2007). Suite à une fracture de la malléole trois mois avant les représentations, il se trouve dans l’incapacité de monter sur scène en juin. Marie Chouinard, la Directrice de la Biennale, lui propose de chercher quelqu’un pour réinterpréter ces chorégraphies. Chacune de ces pièces ayant des qualités et des formes très différentes les unes des autres, il imagine des modes de travail et d’interprétation spécifiques pour chaque pièce. Ce projet prévoyait d’être réparti entre 4 interprètes de façon à pouvoir faire face à l’immense tâche d’apprendre et réinterpréter ces 3 soli dans un si court délai. Ce projet n’a pu complètement aboutir dû à l’impossibilité pour les interprètes choisis d’être disponibles. Mis à part Joao Martins qui avait dansé Self Unfinished et dont la richesse et la qualité de réception du travail nous ont incité à poursuivre la reprise et réinterprétation des autres pièces. Comme 2ème chapitre, Scarlet Yu, Salka Ardal Rosengren et Eleanor Bauer créent en collaboration avec Xavier Le Roy et Peter Böhm une nouvelle version du Sacre du printemps. Tout en prolongeant les sujets que cette piece abordait (voir ci-dessus), cette version met au travail des questions liées à la transmission / l’interprétation / la traduction d’une oeuvre préexistante. Les trois interprètes ont des personnalités différentes qui vont permettre de multiplier les perspectives en ajoutant un niveau d’interprétation au matériel préexistant de la chorégraphie faite en 2007, qui est elle-même une interprétation : de la musique composé par Igor Starvinsky en 1913, de « l’argument » écrit par Nicola Roerich en 1911, de l’enregistrement de l’orchestre philharmonique de Berlin réalisé en 2004, recomposé pour la situation par Peter Böhm en 2007, mais aussi, de la façon d’entendre, d’écouter et de distribuer les modes d'adresse aux spectateurs à la base de cette situation. D’autre part, cette version cherche à diffracter le rôle du chef d’orchestre en le partageant entre plusieurs pour créer des relais, des superpositions, des juxtapositions et produire un jeu complexe de subjectivités pour déranger l’ordre des rôles établis.